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In the beginning, there was nothing.

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Never one... Without the other.

Avant que les Dieux Créateurs ne prennent leur première inspiration, le chaos, le néant, régnait jalousement sur l'entièreté des mondes. Seules deux créatures parcouraient ses étendues vides, toujours ensembles, jamais séparées, la Lumière et l'Ombre. L'une était la Vie, l'autre la Mort. Rien ne venait déranger leurs errances sans fin. Ils n'avaient pas de but - aucune vie à donner, ni à prendre. Ils étaient seuls, en paix, tout simplement. Leurs yeux anciens avaient vu des mondes s'élever et s'effondrer, en ce qui leur paraissait être un clignement d’œil. Ils avaient tout observé avec une indifférence froide et, plus que tout, neutre. Ils n'avaient aucun camp, n'en avaient jamais eu. Ils observaient simplement. Ils faisaient leur devoir lorsque cela leur était demandé mais jamais ils ne s'impliquaient. Ces deux créatures étaient anciennes, si anciennes qu'il en était impossible de déterminer leur naissance. Lequel des deux était apparu en premier ? Lequel des deux partirait en dernier ? Ils ne se posaient pas ce genre de question. Ils vivaient avec innocence, loin du moindre tumulte, dans la quiétude du rien et l'absolu de leur solitude. Ils ne désiraient rien de plus que cela. Demeurer ainsi, ensemble, sans que rien ne vienne jamais les déranger, les séparer. Qu'est-ce que cela pouvait bien faire, s'ils n'avaient rien à faire ? Si leur fonction était inutile ? Ils n'avaient pas demandé à être et encore moins à devoir. Devoir quoi ? Offrir la vie à des mondes, à des êtres divins qui oublieraient leurs existences aussitôt fait ? Leur retirer leur vie, même à eux, même à ces fiers immortels, lorsque leur temps était venu ? Ne pouvaient-ils pas simplement demeurer cachés, à l'abris de tout, dans leur douce quiétude, sans la moindre inquiétude ? Fallait-il donc que le même cycle recommence, encore et encore, sans que personne n'ait retenu sa leçon ? Ils demeuraient toujours. Même lorsque les empires s'effondraient, que les mondes brûlaient, que les dieux périssaient, ils perduraient. Mais n'étaient-ils pas supposés être des ennemis ? La Vie et la Mort, l'Agneau et le Loup, notions opposées et impossibles, ne se détestaient pas. Chacun éprouvait un attachement certain. Ils se comprenaient, après les millénaires passés ensembles, seuls. Chacun respectait son rôle. La Vie n'en voulait pas à la Mort de lui ravir ses créations, la Mort s'émerveillait toujours de voir la Vie créer. Ils étaient en parfait équilibre, et, à eux deux, maintenait la stabilité du reste lorsque le feu et la destruction s'emparait de tout. 

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Mais le devoir, irrémédiablement, se devait de noircir leur existence. La Vie créa deux êtres. L'un qu'elle n'appréciait pas véritablement, mais l'autre, au caractère doux et aimant, qu'elle en vint à adorer. Naïvement, elle avait cru que les choses retourneraient à la normale : elle accorderait la Vie et, au fil du temps, la Mort ferait son oeuvre. Elle se fourvoyait. Si la première de ces créatures laissa la Mort en paix, il lui paru injuste qu'il n'ait le droit de créer la vie, sans dépendre de qui que ce soit. Il voulait ce pouvoir. Il ne fit part de ses plans à personne, pas même à sa compagne, qui ne se doutait de rien. Profitant de l'innocence et de la candeur de la Vie, il parvint à la piéger. 

Il ne pouvait la détruire. Il avait compris le lien incorruptible qui unissait la Mort et la Vie et ne pouvait courir ce risque. Il tenait trop à sa propre existence, reconnaissant, bien malgré lui, la puissance incontestable de ces deux êtres qu'il en était venu à mépriser. Il parvint, néanmoins, à capturer la Vie. Il vola ses pouvoirs, en particulier son pouvoir de création, pour le prendre et le garder précieusement, pour lui et seulement pour lui. Pour tenir la Mort sous son contrôle, il menaça d'éliminer la Vie. Il n'en était nullement capable et le savait pertinemment, mais ces deux créatures aussi vieilles qu'innocentes craignaient trop de se perdre, que l'une disparaisse, d'une manière ou d'une autre. 

Profitant pleinement de ce nouveau pouvoir à la puissance effrayante, il se mit au travail, aidé de sa compagne, qui n'avait osé élever la voix devant l'injustice de ses actions, muette de l'horreur dont elle avait été, malgré elle, témoin. Il emprisonna la Vie, loin des yeux de tous, en particulier de ses créations. Il désirait garder ce secret pour lui, être le héro, le créateur, celui qui possédait l'entièreté des pouvoirs. Il n'acceptait des questions de personne, ni des autres dieux, venu les rejoindre et encore moins de ses Anges, Archanges et autres serviteurs. Il n'admettait aucun doute, en particulier envers sa propre puissance. Il se devait d'être le premier, Maître de la Vie et de la Mort. 

Il s'avéra cependant rapidement que même-lui ne pouvait contenir un tel pouvoir, qu'il ne comprenait pas et qu'il n'avait su ni accepter, ni respecter.

Conscient qu'il ne pouvait l'éliminer, il prit la décision de l'utiliser, la modifier, la préparer. Ce fut un processus lent, extrêmement lent mais qui porta ses fruits. Il devait en faire quelque chose qu'il pouvait contrôler, qui ne poserait aucun problème, qu'il ne discuterait aucun ordre. Au début, il pensa à en faire un de ses anges avant de changer d'avis.

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